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Apprendre avec les cépages… muscadet et gewurztraminer

« Apprendre avec les cépages… » est une série d’articles qui consistent à vous donner les clés sur l’apprentissage de la dégustation en comparant des cépages totalement opposés! Aujourd’hui muscadet et gewurztraminer … la légèreté ou la puissance.

Même la géographie les sépare considérablement; l’un pousse en pays nantais, l’autre s’exprime merveilleusement bien plus à l’est de l’hexagone, en Alsace, son terroir de prédilection.

Un peu d’histoire : vin emblématique de la région nantaise, souvent accolé à « sur lies » et s’accordant le plus souvent avec les produits de la mer, l’origine du muscadet est beaucoup plus continentale qu’il n’y paraît car il n’est autre que le melon de Bourgogne, cépage qui a pratiquement disparu de cette même région. Le gewurztraminer quant à lui, est originaire de la famille des savagnins (cépages du Jura) et est une sélection du traminer, cépage originaire du Tyrol.

L’œil : si l’on peut observer une robe pâle et claire pour le muscadet avec une véritable fluidité des larmes sur le verre, le gewurztraminer offre des nuances beaucoup plus dorées et une certaine viscosité.

Le nez : même si le muscadet peut présenter à première vue un nez peu intense aromatiquement, cela n’enlève rien à la complexité qu’on peut lui trouver sur certaines bouteilles ; complexité caractérisée par des notes d’agrumes, de fruits exotiques et même de fenouil; et quoi de plus normal que de lui trouver également des notes muscatées… l’origine de son nom est alors plus évident. Le gewurztraminer pour sa part, et au contraire du muscadet, fait partie de ces cépages dits aromatiques (comme le viognier ou bien le sauvignon) ; son intensité aromatique est très ouverte révélant des notes épicées, poivrées, de mangue et de litchis. Côté floral c’est la rose et la pivoine qui éclate au nez.

La bouche : parfois légèrement perlant, le muscadet est bâti sur la légèreté, la vivacité, la fraîcheur avec un équilibre pointu et « droit dans ses bottes » comme disent les cavistes pour décrire un vin qui ne laisse pas de place au questionnement ; il est désaltérant et rond à la fois et peut-être très croquant. Le gewurztraminer quant à lui est sur la continuité de son nez à savoir une certaine richesse, une générosité, une forte personnalité dans laquelle on retrouve en bouche le gras observé dans le verre; ses finales sont souvent très longues et ditent élastiques; l’impression première qui nous vient à l’esprit une fois en bouche : ce cépage est décidément aromatique.

Les accords mets et vins :  le muscadet est bien l’un des seuls vin qui va résister au côté « iodé » de l’huître, son acidité et sa vivacité aidant a contrer la force de ce coquillage. La proximité de sa récolte près de l’océan n’y est peut-être pas pour rien… vous pourrez aussi continuer le repas avec une sole meunière cuite au beurre. L’accord gewurztraminer en vendanges tardives et un roquefort fera le bonheur de vos papilles et ainsi la force de ce fromage sera amadouée par la puissance aromatique du vin alsacien.

 

Lorin Mariele